Les mondes de Ralph – Le Disney qui ne casse pas des briques !

On vous en parlait dans notre critique du formidable « Les cinq légendes », cette fin d’année est placée comme à son habitude sous le signe de l’affrontement Dreamworks/ Disney-Pixar. Et puisqu’on a vu les deux, on peut vous donner le verdict à l’avance. Dreamworks met une jolie fessée à Disney. A vouloir rallier du geek à sa cause, « Les mondes de Ralph » confirme nos craintes de nous retrouver devant un bel objet marketing, sans magie aucune.

Synopsis : Ralph la casse est le héros d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout , tandis que le gentil Félix répare les dégâts et obtient une médaille à la fin. Pourtant quand le jeu s’arrête et que la salle d’arcade ferme Ralph le « méchant » ne rêve que d’une chose, être aimé de tous. Il va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros.

Les interactions entre cinéma et jeux vidéo ne sont plus à prouver. Resident evil, Silent hill, autant de franchises vidéos devenues des franchises cinéma, tandis que depuis 2000 les Wachowskis avec Matrix ont injectés l’esthétique du jeu vidéo dans les films. Dès lors la démarche de vouloir nous montrer  » la vie privé des jeux vidéos » peut apparaitre comme une riche idée permettant d’explorer avec un œil curieux l’envers du décor. Malheureusement l’originalité du film s’arrête à cette idée de départ et bien que le film évolue dans ce monde virtuel, jamais Les mondes de Ralph n’exploitent réellement son potentiel.

Les anciens jeux vidéos à l’abandon représenté en sdf. Une des nombreuses idées complètement sous exploitée

Un potentiel qui saute pourtant aux yeux. Tenir un propos sur les jeux rétros laissés à l’abandon, et qui cherchent une nouvelle gloire, ou qui refuse la voie tracée pour eux aurait pu nous donner un film à la hauteur de Toy Story 3. Ce dernier lui aussi traitait du temps qui passe et de la modernité. Mais au lieu de cela  Les mondes de Ralph nous ressert la quête d’un gros balèze au cœur d’ or dont c’est le job d’être méchant qui rencontre dans un autre monde une petite fille trooop mimi, et qui va changer les idées reçues…Oui donc ça, ça s’appelait Monstres et Cie et c’était il y a dix ans déjà chez Pixar. La différence c’est que c’était touchant,très drôle et audacieux. Là nous seulement on rit très peu mais tout est déjà vu.

Quand le modèle devient de la copie flagrante. Si au moins on s’amusait…

A dire vrai ce qui nous dérange le plus dans Les mondes de Ralph ce n’est pas tant l’évident copiage sur Monstres et Cie. C’est surtout qu’a l’inverse de son modèle, on s’y ennuie énormément et on ne rit que très peu. L’inventivité visuelle est bien là, l’univers créé est très beau et regorge de détail malins, mais il ne s’y passe rien d’intéressant. On y voit évoluer des personnages ennuyeux et surtout peu attachants. Ralph parait trop idiot, la gamine en fait des caisses dans le « mimi –chouchou-craquante », au point que c’en est limite agaçant. Quant au méchant (cruciale dans un film) il ne devient intéressant qu’au bout de 45 minutes, avant de redevenir ridicule à force de vouloir trop en faire. Au final on ne s’amuse qu’environ 15 minutes et ce n’est pas la course de Super Mario kart qui sert de morceau de bravoure plutôt sympa qui nous fera oublier à quel point on s’est ennuyé.

Un monde inventif, une course sympa… mais rien d’attachant. Dommage

Certes tout n’est pas mauvais dans le film. Mais les ficelles sont si grosses qu’on n’est jamais surpris. On est a des années lumières des scénarios ultra travaillés des Pixar d’avant qui savaient distiller des références cinématographiques pour adultes dans un amusement pour enfant, au service d’un message pour tous. Les mondes de Ralph, lui, s’adresse juste aux geeks, ne distille rien, si ce n’est des clins d’oeils à d’autres Disney/Pixar (ah la tour et le faisceau de Tron legacy…) et le message est consternant.

Ralph s’est perdu dans un autre film Disney, aide le à rentrer chez lui !

Le film emprunte donc le schéma de Monstres et Cie et de Toy Story 3,  mais jamais on n’y  rit vraiment . C’est déjà gênant mais le plus choquant reste le message délivré en sous texte. Là où les Pixar précités nous disaient « Suivez vos rêves, renversez la donne, et choisissez votre destin », « Les mondes de Ralph » lui se termine sur un immobilisme effarant. Que les choses soient claires les enfants : « Le monde est noir ou blanc, gentil ou méchant, pas d’entre deux, il faut accepter la case où on vous a rangé et vous serez heureux une fois que vous serez fait une raison «  Bim ! Et joyeux Noël ! Un Disney de Noël qui prône le renoncement aux rêves, c’est pas le pompon ça ?

A la réunion des méchants anonymes, Ralph va leur montrer qu’on peut changer la donne ! Ou alors  » c’est comme ça, et puis c’est tout »… oui pourquoi pas

Une intrigue déjà vue , des personnages pas attachants, et un message qui interdit de rêver font que  « Les Mondes de Ralph » est un peu à l’animation ce que  La menace fantôme fut à la science fiction. On attire du fan (le geek), et on lui offre un bel emballage vide avec un seul moment sympa dedans : une course . Disney/Pixar venant de racheter Lucasfilm, on sait déjà qu’il partage donc la même idée du cinéma : créer un jeu vidéo de course à partir d’un film. Pour le spectateur, en revanche, «Les mondes de Ralph » ne casse pas des briques.

Les Mondes de Ralph

Les mondes de Ralph un film de Rich Moore Avec John C. Reilly,
Sarah Silverman, Jack McBrayer

En salles le 5 décembre2012

Pr Wicked

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